Lettres de guérison


  Il se peut que lorsque l'on aborde certaines blessures dans son travail personnel, l’intensité émotionnelle soit encore très vive. Cela peut faire peur et donner le sentiment d’être bloqué, ou parfois même donner envie de tout arrêter.

 

       Il est temps d’écrire une lettre de guérison. Cette lettre est simple à mettre en œuvre et elle évitera d’exploser ou d’imploser. Elle a le mérite d’amener dans la matière ce que vous vivez sur les plans émotionnel et mental (à la place de votre corps par exemple). Et plus encore, de sortir ce que vous avez à l’intérieur. Elle peut être adressée à une personne que vous tenez responsable de votre colère, de votre tristesse ou de vos peurs ou encore elle peut être adressée à soi-même. Le contenu de cette lettre appartient à chacun mais je vous encourage à vous lâcher. Ecrivez-y tout ce que vous avez sur le cœur. Si vous avez besoin d’être vulgaire ou menaçant, n’hésitez pas. Ne vous jugez pas. Au contraire sortez tout. Pour la bonne raison qu’il n’y aura que vous qui la lirez. Cette lettre n’est pas destinée à être envoyée. Elle est destinée à faire circuler l’énergie bloquée dans vos trois chakras inférieurs jusque dans votre chakra laryngé. Elle est destinée à vous faire verbaliser ce qui vous fait du mal. Elle est destinée à vous faire prendre conscience de vos émotions et de vos pensées lorsque vous avez peur de leur puissance. In fine, elle est vouée à transformer l’ombre en lumière.

 

Ce qui est important c’est de lui donner la forme d’une lettre normale, avec un destinataire à qui vous vous adressez, un corps de lettre, une date et votre signature.

 

1- Lettre écrite à un tiers

 

Vous pouvez écrire cette lettre à qui que ce soit, que ce soit un proche ou non, qu’il soit en vie ou décédé, cela n’a pas d’importance. Nommez-le, et dénoncez dans cette lettre tout ce dont vous avez souffert. Prenez le temps de signifier à votre interlocuteur l’impact que votre relation, ses gestes, mots et actes ont eus dans votre vie. Et dites-lui toutes les émotions et les sentiments qui vous habitent. Vous réaliserez ainsi de nombreuses choses sur vous-même en écrivant ou en relisant votre lettre.

 

2- Lettre écrite à soi-même

 

Parfois la meilleure façon de sortir de sa colère est de réaliser que l’on a d’abord de la colère contre soi-même. Prendre conscience de cela c’est se responsabiliser. Inconsciemment nous sommes en colère contre nous-même de ne pas prendre en charge nos blessures explique Lise Bourbeau[2]. Dans cette lettre écrite à vous-même, vous pouvez coucher sur le papier les raisons qui font que vous êtes en colère contre vous-même. La plupart des gens s'en veulent de ne pas avoir bien précisé ou bien communiqué quelque chose, de s'être laissé avoir, d'avoir agi sans réfléchir ou de ne pas avoir écouté leur intuition par exemple. Cette lettre peut vous servir d’exutoire et vous réconcilier avec des parties de vous-même que vous jugiez très sévèrement. Soyez profondément tolérant et bienveillant envers vous-même.

 

3- Lettre de l’enfant intérieur

 

Dans cette lettre il s’agit de donner la parole à notre enfant intérieur. Le petit garçon ou la petite fille en nous qui a souffert et que nous avons oublié toutes ces longues années. Il s’agit de se placer dans la peau de l’enfant que nous étions. Regarder quelques photos d’époque peut nous aider. Cette lettre est souvent adressée à nos parents, ou à des adultes repères. Evoquez vos peurs, votre souffrance, votre incompréhension, votre surprise, parlez de vos émotions. Dites tout. Utilisez des mots simples, des mots d’enfants. On ne vous demande pas de prise de recul dans cet exercice.

 

4- Lettre du parent intérieur

 

Après l’écriture de la lettre de l’enfant intérieur, je recommande de rédiger une lettre réponse du parent intérieur. Une fois adulte, que nous soyons réellement parent ou non, nous avons tous la maturité pour l’être. Et bien souvent un bon parent est celui qui a réussi à être un parent pour lui-même. Cette lettre viendra accueillir et comprendre les doléances de l’enfant intérieur. Elle servira à le rassurer, le consoler et à lui ouvrir des horizons, à le faire sortir de sa tristesse et éventuellement à trouver des idées pour aller mieux. Pour rédiger cette lettre, relisez au préalable la lettre de l’enfant intérieur comme un parent pourrait la lire et répondez-lui, idée par idée, de la manière la plus empathique et la plus douce possible : vous parlez à un enfant, vous vous parlez à vous-même, prenez soin de vous.

 

         Dans tous les cas après avoir terminé notre lettre, il est important de se relire, de bien s’imprégner des mots qui illustrent nos maux. Cela permet de prendre un peu de hauteur avec ce que nous avons écrit et de réaliser que l’autre n’est que le reflet de soi-même. Conscient que nous portons en nous une douleur que l’autre n’a fait que révéler, il est désormais plus facile de s’occuper de notre souffrance plutôt que de rester focalisé sur les travers de l’autre. Il est alors temps de se mettre au travail (voir l’exercice psychique). L’objectif n’est pas de rester dans l’accusation perpétuelle mais de comprendre où nous avons eu mal, quelle partie de nous a souffert et de s’en occuper.

Puis, je conseille de brûler la lettre, de la déchirer ou de la jeter tout simplement. C’est une manière de lâcher. Ce rituel de lettre de guérison est réellement efficace. En général on se sent immédiatement soulagé après l’avoir fait, ou cela peut prendre quelques heures. Mais quelque chose a vraiment été transmuté par ce procédé.

 Les lettres de guérison sont particulièrement efficaces pour prendre conscience de ses croyances et des schémas de fonctionnement répétitifs qui en découlent. Elles sont aussi salutaires pour décharger son énergie émotionnelle. Vous pouvez en refaire plusieurs selon l’intensité de la charge émotionnelle à évacuer. Si vous ne vous sentez pas soulagé dans les minutes, heures ou jours qui suivent son écriture c’est que vous avez oublié de dire des choses. Réécrivez-en une autre, n’hésitez pas.

 

[2] https://www.ecoutetoncorps.com/fr/ressources-en-ligne/chroniques-articles/comment-bien-vivre-sa-colere/